Un tour du monde en 195 jours

Ça y est, c’est fini, je suis de retour en France… La tête pleine de souvenirs et sans prévision pour le futur, je retrouve avec plaisir ma famille et mes amis. Bien sûr, la question récurrente est : Et alors, quel pays tu as préféré ?.

Parc National Langtang, Népal

La réponse est vraiment difficile. Chaque pays ayant ses particularités, ils sont ainsi tous différents. Même au sein même de l’Amérique Centrale, la traversée d’une frontière suffit à se rendre compte des disparités entre pays voisins. Selon ma propre expérience, je peux assez facilement détacher l’Indonésie, le Népal, et le Nicaragua pour former un Top 3 de mes destinations préférées lors de ce voyage.
- L’Indonésie, c’est l’endroit de rêve pour voyager : la population est accueillante et curieuse de l’étranger, la nourriture est bonne, les paysages sont épatants, la plongée renommée mondialement, et la vie bon marché.
- J’ai toujours été sensible à la beauté des reliefs montagneux. C’est pourquoi le Népal, et sa chaîne de l’Himalaya, m’ont scotchés. En ajoutant à cela un rodéo à dos d’éléphant au milieu d’une rivière dans le Sud du pays, il n’y a aucun risque que j’oublie mon séjour là-bas!
- Au Nicaragua, j’ai trouvé la tranquillité, la nature, et la vie relaxante que je cherchais en Amérique Centrale. Sans m’en être vraiment rendu compte, j’y suis resté 6 semaines, soit presque la moitié de mon séjour entre le Panama et le Mexique.

Plage de rêve aux îles Togian, Indonésie

C’est bien beau tout cela, mais il faut y mettre le prix! Et si voyager en solitaire est un plaisir incontestable, cela revient plus cher. Après quelques approximations peu rigoureuses, je peux séparer mes dépenses en deux catégories principales :
- Billets d’avion : 3000 €
- Vie sur place 6 mois 1/2 : 6200 €
A cela peut s’ajouter l’assurance (environ 200€) et les dépenses de santé nécessaires avant le départ (vaccins, médicaments préventifs). Au total, le budget est conséquent, mais plutôt que de m’acheter une voiture, un iPhone, ou de placer de l’argent en bourse, mon choix est vite fait! Et puis, quand on aime…

Dans la rue à Granada, Nicaragua

Pour finir, je tiens à tous vous remercier de m’avoir suivi, et de m’avoir aidé à faire vivre ce blog par vos visites et commentaires. Je ne vous conseillerai jamais suffisamment de partir voyager. Bien souvent l’insécurité évoquée comme barrière au voyage n’est qu’une excuse infondée, typique de notre monde moderne matérialiste. En étant prudent, en laissant de côté les habitudes superficielles, et en s’ouvrant aux opportunités, voyager est l’unique moyen de véritablement découvrir notre monde.

Nuit sur un ponton aux îles Togian, Indonésie

Pour clôturer le récit de mon aventure, je vous partage cette citation d’Alphone de Lamartine : Il n’y a d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.
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Montego Bay, pour finir…

A Montego Bay, je loge au confortable et tranquille Bird’s Nest, dans le quartier bourgeois d’Ironshore. Je me sens bien loin de l’ambiance locale jamaïcaine, mais le lieu est propice à la détente, et c’est tout ce qu’il me faut pour finir mon voyage. Les couchers de soleil avec vue sur la piscine sont superbes!

Coucher de soleil au Bird's Nest, Montego Bay

En allant vers le centre-ville, il y a plusieurs plages le long du Hip Strip. Les magasins de souvenirs ne manquent pas, Montego Bay étant la ville de d’arrivée et de départ de la plupart des visiteurs. Dans downtown, je ressens mieux la Jamaïque, sur la place centrale grouillante et décorée pour les 50 ans de l’indépendance.

Plage du Hip Strip, Montego Bay

Je dédie une journée à visiter Nine Miles, le lieu où est né et où repose aujourd’hui Robert Nesta (Bob) Marley. Bien sûr, il ne s’agit pas d’y aller avec un tour organisé au départ de Montego Bay, je me débrouille donc avec les taxis collectifs. Un trajet pour Falmouth, puis Clark’s Town, Brown’s Town, Alexandria, et finalement Nine Miles, une zone reculée dans les collines jamaïcaines. Je boycotte le mausolée de la légende du reggae pour son prix, mais prends le temps de visiter la communauté.

Rue de Nine Miles

Autour, la terre a été creusée et de petites mines à ciel ouvert sont visibles. C’est une grande compagnie, Kaiser Aluminium, qui exploite les ressources locales. Les habitants me font remarquer que la nature environnante est très belle, mais que partout où Kaiser passe, elle reste modifiée durablement.

Plongeon dans la piscine du Bird's Nest, Montego Bay

Je passe longtemps à l’hôtel, à profiter du soleil et de la piscine pour mes derniers moments de voyage. Il est proche de l’aéroport, ce qui me permet de voir les avions décoller et me préparer psychologiquement à partir… Le dimanche 12 août, je me présente au comptoir d’enregistrement pour prendre mon vol de retour à destination de Londres. Mais à la porte d’embarquement, une hôtesse annonce l’annulation pure et simple du vol. Un capharnaüm est en place pendant plusieurs heures. Je saisi une opportunité et passe la nuit aux frais de Virgin Atlantic, dans le Sandals, un palace de Montego Bay à 450$ la nuit. Climatisation, vue sur mer, lit à 7 coussins, écran plat, bar, frigo, jacuzzi… Ce dernier hôtel est bien au-delà de mes standards!

Cadeau de Virgin Atlantic, Sandals Montego Bay

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Negril, le tourisme festif

Quelques heures dans différents minibus longeant la côte sont nécessaires pour relier Treasure Beach à Negril. Du 1er au 6 août, c’est l’ATI 2012, une période de festivals au cours de laquelle des concerts et soirées sont organisés, sur la plage ou en intérieur. Même en journée, des selectas mixent en bord de plage leur musique à plein volume.

Beach party en plein jour, Long Bay, Negril

Negril, c’est vraiment une station balnéaire, étirant ses hôtels un par un sur Long Bay Road, le long de Seven Miles Beach. Des locaux ont vraiment été éduqués au pourboire par les clients des hôtels all-inclusive. Aujourd’hui, ils le réclament pour moins que rien. Nombreux sont ceux qui viennent pour vendre un objet, et repartent en grommelant dès que j’explique que je n’ai pas envie d’acheter. Elle est déjà loin, la tranquillité de Treasure Beach !

Long Bay, Negril

Le dimanche 5 août, à 15h50, heure locale, je suis devant le petit écran d’un bar de plage pour suivre la finale des JO du 100m d’athlétisme. Les deux minutes précédant le départ, un petit attroupement se crée autour du bar. Au moment où la caméra passe sur les athlètes jamaïcains faisant leur geste d’avant-course, l’audience rit et crie. Ils sont massivement encouragés pendant les 10 petites secondes d’effort, puis la joie explose lorsque Usain Bolt franchit largement en tête, accompagné en seconde place par son compatriote Blake. Les quelques fois où la course est diffusée à nouveau, ces jamaïcains taquins ne manquent pas de se moquer gaiement de la différence de vitesse entre les jamaïcains et les américains. J’ai filmé ce moment, mais les règles du CIO m’empêchent de partager cette vidéo sur internet.

La finale du 100m d'Athlétisme depuis un bar de plage

Un matin, je pars pour le phare, à West End, la partie Sud de Negril. Il y a là aussi des hôtels, mais ils semblent perdus dans la végétation. D’une manière générale, l’ambiance est plus calme qu’à Long Bay Road, et la circulation automobile bien moins intense. Si j’avais su…

Le modeste phare de Negril

La pluie démarre rapidement alors que je marche le long des falaises, un rasta m’indique un abri dans la roche où patienter. La tempête Ernesto passe au large de la Jamaïque, on peut le ressentir par la houle, les bourrasques, et les averses.

Le rasta de la grotte !

La nuit, c’est aux soirées des bars de plage que ça se passe. L’entrée y est chère (pas moins de 10€), mais inclus parfois le rhum jamaïcain Wray & Nephew à 63°. C’est la boisson alcoolisée nationale, la part de marché est de plus de 90% des rhums consommés sur l’île. Derrière leurs platines, les DJs hurleurs zappent les hits dancehall toute la nuit. Devant eux, la foule s’agite les pieds dans le sable. Au milieu, des filles improvisent leur propre concours de booty shake et rivalisent de vitesse. Tout autour, les « couples » fraîchement formés dansent dans un style torride et parfois bestial. C’est un peu comme du sexe, mais avec des vêtements et en public! Voilà comment on fête les 50 ans de l’indépendance de la Jamaïque…
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